Dehors, le vent souffle fort et les bourrasques arrachent à chaque fois une lanscinante plainte à l'éolienne. La pluie a cessé de tomber depuis ce matin, mais elle a été remplacée par un air frais automnal qui nous contraint à redécouvrir pulls, jeans, gilets de laine et chaussettes chaudes...
Nous nous trouvons au mouillage dans une large anse quelque part entre Carthagène et Alméria sur la côte sud de l'Espagne.
Notre arrivée a été des plus héroïques.
Hier, nous avons enchaîné plus de 11 heures de navigation non-stop
Le vent a forci en fin d'après-midi. Vers 17 heures, il nous restait encore 6 heures de navigation avant d'arriver au mouillage choisi. La côte dans cette partie sud de l'Espagne est très avare en ports et mouillages protecteurs. Ceci explique notamment (si ce n'est qu'avec l'échéance du 1er octobre pour arriver à Gibraltar, il nous faut avaler près de 50 milles par jour) pourquoi le mouillage à atteindre était si loin.
Finalement, à 22 heures trente, nous commençons à nous rapprocher de la côte pour entrer dans l'anse. Alors que nous avions rangé les voiles d'avant, ne laissant qu'un minuscule génois, au moment de mettre le moteur en marche... celui-ci recommence à tousser et à baisser dans les tours. Il nous avait déjà fait le coup à Ibiza et Tom, fin diagnostiqueur, avait trouvé que le problème venait du tuyau qui alimente le moteur en gazoil qui était percé en un endroit et que l'air qui s'infiltrait empêchait la bonne arrivé
C'est un peu l'angoisse, car l'anse est profilée de telle manière que nous avons le vent en plein dans le nez pour atteindre le fond de la crique, là où les fonds ne sont pas trop profonds pour mouiller, et qu'il va être relativement impossible d'y aller seulement à la voile...
Finalement, ce capricieux moteur se remet à marcher, juste assez pour nous faire avancer contre le vent. S'ensuivent alors quelques minutes interminables où nous restons les yeux rivés sur le GPS pour contrôler notre position, en priant pour que celui-ci nous communique les bonnes infos et que nous n'allions pas malencontreusement nous écraser sur un récif. Mais le GPS est un fidèle allié. Il nous indiquera finalement au mètre près le chemin à suivre.
Enfin, grâce au sang-froid impayable de l'équipage, nous parvenons à mouiller correctement. Le Capitaine mettra cependant plusieurs heures, une fois les deux ancres posées (raffales oblige), à contrôler la position de Grégal pour être sûr que le bateau était bien stable avant de pouvoir aller dormir...
3 Responses:
Bravo Captain Tom ;)
Bravo, de vrais loups de mer!!! Aude pour te redonner la pêche, pense aux copines qui se remettent à l'instruction.... ah tu vois, ça va mieux ;)
Des bisous et du soleil!
C'est que ce n'est pas de tout repos cette aventure!
Merci de nous raconter aussi fidèlement ces épisodes, on a l'impression d'y être. C'est OUIZZZZ!
Je sens que la route vers le sud se profile et les températures plus clémentes avec.
A bientôt, biz
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