
C’est donc ici, sur ce morceau de caillou qui se dresse entre l’Atlantique et la Méditerranée, que les Anglais ont choisi d’élire domicile et se sont massés là, sur cette minuscule enclave en territoire espagnol, telles des moules sur un rocher. Position stratégique absolue de contrôle de l’entrée dans la Petite Bleue s’il en est, il n’en demeure pas moins que l’endroit est laid et tout à fait inhospitalier. Alors que nous ne sommes plus qu’à quelques mètres des fameuses « Colonnes d’Hercule », un bateau-pilote s’approche de nous. A bord, les hommes de l’équipage agitent leurs bras et nous crient quelque chose en anglais. Ils se rapprochent, mais nous ne comprenons toujours pas clairement le sens exact de leurs propos. Ce qui est sûr, c’est qu’ils nous somment de ne pas continuer dans cette direction et nous indiquent de les suivre. J’ai cru entendre « strand of sand » (= banc de sable), mais je n’en suis pas tout à fait sûre. Nous suivons donc le pilote qui, une fois le cap et le phare dépassés, prend congé et nous adresse un salut cordial. Nous les remercions le plus chaleureusement que nous pouvons par de grands gestes reconnaissants.
Nous avions lu, sur une page Internet écrite par Banik à propos de Gibraltar, qu’
Le port de Gibraltar se situe le long du Rocher, côté ouest, mais les espaces réservés aux pontons de plaisance sont très restreints. Nous entrons par l’entrée nord du port. L’intérieur est immense, avec des quais de commerce, mais point de marina en vue. Nous poursuivons plus avant et finissons par apercevoir quelques mâts. Il y a effectivement une minuscule marina coincée entre deux zones industrielles, mais elle ne semble pas correspondre à cel
Il est 22 heures et cela va faire plus de deux heures que nous avons atteint la baie de Gibraltar. Nous avançons vers le nord en zigzagant à nouveau entre les mastodontes d’acier endormis. Nous commençons à ressentir la fatigue mais surtout, l’inquiétude est toujours prégnante de ne pas trouver de marina ou de mouillage. Nous avançons sur 1,5 milles en suivant la côte, mais rien : aucun mât de bateau, aucun feu de mouillage à l’horizon. Seulement des quais industriels bétonnés et des buildings commerciaux. Finalement, à force de chercher, je finis par repérer Marina Bay sur l’une des cartes du Bloc Marine (alors que MaxSea n’indiquait pas le nom des marinas). Nous retournons à nouveau sur nos pas. C’est à proximité de la piste d’aéroport, alors que nous avons en ligne de mire les feux d’entrée de Marina Bay, que nous distinguons dans la pénombre la silhouette d’un voilier à l’arrêt. Nous nous rapprochons, puis en apercevons un autre, puis un autre… Voilà donc l’aire de mouillage ! En effet les fonds par ici s’échelonnent entre 2 et 6 mètres. Sauvés, nous mouillons l’ancre avec un grand soupir de soulagement. De jour, nous les aurions distingués sans problème, ces voiliers, mais de nuit, la tâche était impossible, sauf à tomber dessus par hasard : sur les 25 bateaux de voyage postés là, aucun ou presque n’avait de feu de mouillage visible !
Pour faciliter la vie à d’autres aventuriers qui auraient la bonne idée d’arriver à Gibraltar de nuit, nous joignons ici une petite carte indiquant où l’on peut mouiller.

3 Responses:
c'est fou comme elle est flippante cette photo... En plus de vos talents littéraires, vous êtes photographe! Il va être publiable ce blog :)
palpitant!!!!
Il était trop bon ce post, on était pris dedans, je flippais pour vous.
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